Bonjour Zikarennes !
Il y a deux mois déjà que s’est achevé Yaouank, le festival de danses et musiques bretonnes à Rennes, et notamment sa nuit extraordinaire où pendant douze heures, des milliers de danseurs se retrouvent sur le parquet de le Hall n°9.
Je m’étais promis d’écrire un article sur Zikarennes, et puis ça ne venait pas, et puis je me suis dit que j’allais parler fest-noz en général, et me voilà aujourd’hui à essayer de vous raconter pourquoi j’aime tant ces soirées de musique et de danse, et pourquoi je scrute Tamm-Kreiz à la recherche de la prochaine date près de chez moi.
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Deus’ta, pour nous mettre un peu dans l’ambiance
En fest-noz, j’aime d’abord les gens. J’aime cette ambiance chaleureuse qui me happe immédiatement lorsque j’arrive. Les danseurs sont de tous âges, des enfants qui courent entre les jambes de leurs parents aux increvables petits vieux. Sur scène, c’est pareil, les différents musiciens qui se succèdent au cours de la soirée ne se ressemblent pas.
J’aime les groupes qui débarquent sur scène avec des instruments plus ou moins inattendus : une trompette, une harpe électrique, un hang, un violoncelle, du beatbox…
J’aime ceux qui chantent et nous racontent des histoires, en français, en gallo ou en breton, peu importe. J’aime les reprises improbables et les mélanges entre une mélodie ancienne et des paroles modernes. Ou l’inverse.
J’aime les couples de sonneurs, qui s’installent souvent sur le parquet pour jouer au milieu du cercle des danseurs, les sons acides de la bombarde et du biniou kozh.
J’aime moins, il faut bien le dire, les chœurs de voix un peu chevrotantes qui reprennent des kan ha diskan sortis du fond du terroir – je me souviens cependant de ces deux jeunes sœurs à Yaouank 2014 qui chantaient déjà comme de vraies petites vieilles !
J’adore enfin quand les sonorités se font résolument rock et rien ne me ravit plus que les guitares électriques accordées à la cornemuse, la batterie qui ne nous laisse pas le choix que de ruer, sauter, danser des pieds et des cheveux jusqu’à ce que la soif nous tire de notre transe.
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Les punks Ramoneurs de Menhirs et la chanteuse Louise Ebrel qui va sur ses 83 ans
J’aime les petits festoù-noz, ceux qui ont lieu dans la salle des fêtes de la commune d’à côté, où l’on retrouve à la fois les têtes connues des irréductibles qui dansent tous les samedis de l’année, mais aussi les familles, les habitants du coin, les curieux. La salle semble un peu grande au début, et puis le monde afflue, regarde, danse, repart manger une galette et revient.
J’aime l’atmosphère incroyable de Yaouank, quand cinq mille personnes de tous horizons dansent ensemble dans le grand hall. J’aime monter en haut des gradins pour regarder le flux mouvant des lignes de danseurs qui s’organisent spontanément et ondulent sur le parquet. J’aime être à l’intérieur de la foule, voir la diversité des âges, des têtes, des fringues, mais ils ont tous ce même sourire et cette envie de faire la fête en nageant dans la musique.
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Startijenn à Yaouank 2010
J’aime apprendre de nouvelles danses, quitte à les oublier tout de suite après. Je regarde vaguement les pas, et puis je me lance, je m’incruste dans le cercle. En fest-noz, de toute façon, il y aura toujours quelqu’un pour te prendre énergiquement par le coude et t’entraîner dans la danse.
De toute façon, on ne sait jamais tout danser. Des danses il y en a des centaines, certaines ne s’entendent que dans un petit coin de Bretagne, d’autres nous arrivent de nos cousins les bals folks, d’Irlande ou même d’Auvergne. J’aime l’an dro parce que c’est la première que j’ai su danser, j’aime le Loudéac énergique qui te muscle les petits doigts, le cercle circassien, mais seulement à deux, la gavotte quand elle se plie et se déplie, le plinn qui fait craquer le parquet, la scottish romantique, le kost ar c’hoat – maintenant que j’ai compris comment le danser…
J’aime regarder les gens qui dansent. D’ailleurs on se sourit souvent, quand les lignes se croisent, et pas seulement quand on repère un ami dans la place, on sourit aux inconnus. J’admire ces couples âgés soudés l’un à l’autre dans une mazurka parfaite, j’imagine leurs quarante ans de mariage rythmés par les bals. Ils sont beaux. J’aime jeter un œil aux musiciens sur scène, les sonneurs aux joues gonflées et aux yeux brillants, ils battent du pied, c’est qu’ils danseraient presque avec nous !
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et pour finir, Plantec, trad-électro-rock, à voir et danser absolument !
Envie de danser ? Ça tombe bien, ce jeudi le 22 janvier à Rennes il y a un fest-noz à partir de 20h à l’Antipode.
Et sinon, à la bibliothèque des Champs-Libres, vous pouvez écouter ces compil’ de groupes de fest-noz